Le Sénégal peut devenir un grand pays industriel

Article du Docteur Oumar Wone, publé en Juin 1982 dans l'organe central du parti Doomu Réewmi, Le Patriote.

On prétend que le Sénégal est pauvre, pauvre en mines, pauvre en énergie, pauvre en compétence, pauvre en capitaux, donc condamné pour l’éternité  à végéter dans la sous-développement.

Ces contres vérités, tantôt distillées insidieusement, tantôt clamées avec pompe par les tenants du néocolonialisme (les locaux et leurs maîtres) cherchent à casser les réflexes de notre grand peuple, pour l’empêcher de se ressaisir, rassembler ses forces et courageusement lutter pour être le maître de son destin.

Ces mensonges quoique savamment agencés et orchestrés par les spécialistes de la mystification, s’effondreront bientôt comme châteaux de cartes. Et les incorrigibles colonialistes toujours gonflées d’un complexe de supériorité fondé on ne sur quoi, ainsi que leurs alliés locaux modelés et apatrides, sauront à leur corps défendant que l’ère du paternalisme est close.

Le Sénégal une fois la sous parenthèse néocoloniale ferme se remettra en marche et brillera avec intensité dans le firmament des nations. Il en a les moyens dans tous les domaines et les développements qui suivent vont le montrer avec clarté. Le vif du sujet va s’articuler en plusieurs chapitres.

I. La situation industrielle actuelle du Sénégal

Le Sénégal est un pays sous développé, semi colonial, il est simple objet exploité pour les besoins de ceux qui le dominent.

Ses problèmes, les intérêts et les aspirations de son peuple, ce n’est pas ce qui compte. L’utiliser pour cultiver l’arachide parce que la France veut en avoir, piller ses ressources minières et halieutiques pour grossir les dividendes, exploiter son fer si cela intéresse les sidérurgistes européens ou américains, mettre en réserve stratégique, son gaz naturel et son pétrole pour garantir l’avenir des autres. Cette orientation imposée explique que ce qui est fait au Sénégal dans le domaine industriel soit extraverti et squelettique.

Grosso modo il existe :

1. Des industries alimentaires comprenant :

a) Les huileries d’arachides pouvant triturer 900 000 tonnes d’arachides coque qui sont :

- Lesieur Afrique Dakar 325 à 350 tonnes par an

- SEIB Diourbel 1 200 000 tonnes par an

- La SODEC a Lyndiane (Kaolack) 280 000 tonnes par an

- La SEIC à Ziguinchor 70 000 tonnes par an

b) Les conserveries de poissons

Une vingtaine de sociétés qui traitent le poisson et les crustacés : conserveries du Sénégal, Sapal, Surgel …

c) Les industries alimentaires

- Deux minoteries,

- Trois décortiqueuses de paddy, 

- Quatre biscuiteries,

- Cinquante de boulangeries modernes 

- Une sucrerie (la compagnie sucrière sénégalaise à Richard Toll)

- Trois confiseries, 

- Une fabrique de produit chocolaté

- Des conserves de légumes

2. Industries chimiques

- Raffinerie de Mbao (SAR) capacité de production 940 000 tonnes par an 

- Société industrielle d’engrais au Sénégal (SIES) capacité 90 000 tonnes par an d’engrais complexes

- Les industries chimiques du gal (ICS) Sénégal en voie d’édification

- Les industries pharmaceutiques Valda et Sipos

- Industrie plastique

3. Les industries textiles : 

- Quatre égréneries de cotons

- Deux fileteries : cotonnière du Cap vert, société sénégalaise de filerie (SOSEFIL)

- Une usine intégrée de la filature à la finition : Industrie Cotonnière Africaine

- Une usine de filature et de tissage la société textile sénégalaise STS de Thiès

- Une unité de teinture et d’impression ; SOTIBA SIMPAFRIC

4. Industrie de la chaussure 

- Usine Bata à Rufisque pouvant sortir 5 millions de paie par an

5. Industries extractives

a) Compagnie Sénégalaise des phosphates de Taiba 150 à 200 million de réserves de phosphates de calcium à haute teneur 82% (gisement de Taiba et de Tobène)
1800000 à 2 millions de tonnes extraites annuellement 

b) Société des phosphates de Thiès : phosphate d’aluminium

- 150 millions de tonnes à Lam Lam

- 400 000 tonnes extraites annuellement

6. Matériaux de construction

- La cimenterie de Bargny ( SOCOCIM) fabriquant 300 000 à 400 000 tonnes de ciment par an

- La briqueterie de Pout 

7. Industries métalliques et mécaniques :

- Construction métalliques

- Constructions mécaniques

- Chantiers maritimes de réparations

8. Industrie du bois et du papier

Cette énumération qui est exhaustive montre que le réseau industriel sénégalais, en totalité propriété étrangère est bien tenu : des fabriques artisanales, quelques installations d’extraction édifiées avec les moyens du bord et qui ne cherchent pas à valoriser ce qui est produit c’est tout.

Seules la cimenterie de Bargny (SOCOCIM) et la raffinerie de pétrole de Mbao (SAR) présentent un intérêt économique et peuvent servir de points d’appuis pour une industrialisation ultérieur.

II. Les éléments de base de l’industrialisation du Sénégal

Dans ce chapitre, je vais examiner les principaux éléments qui existent et qui sont nécessaires au développement industriel du Sénégal.

- Il y a d’abord le cadre géographique

- Ensuite les populations sénégalaises et enfin les ressources naturelles

1) Le cadre géographique

Le Sénégal est située à la pointe centre occidentale de l’Afrique. Sa superficie est de 210 000 km. Il s’agit d’une plaine uniforme largement ouverte sur l’océan Atlantique, se projetant comme une proéminence avec 500 km de côtes qui se coudent et se consolident au niveau de la presque île du Cap vert.

Plaine en générale basse sauf dans l’ample Sud est ou les monts Bassari (250 m) présentent quelques reliefs cuirassés. Le point culminant du Sénégal est de seulement 581 m sur la frontière de la Guinée.

Le climat du Sénégal dans l’ensemble doux comprend quatre types:

- Le type Sahélien (région du fleuve région de Louga) est chaud et sec

- Le type Soudanais (région de Diourbel, Sine, Saloum, Boundou) chaud et humide

- Le type Guinéen (Casamance et Sénégal oriental) très pluvieux

- Le type Subcanarien influencé par les Alizés (régions côtière, surtout les Niayes) Dakar, Ndar, Thies, climat frais et agréable qui a tendance depuis quelques années à avancer sur le continent (200 à 300 km de profondeur).

Le réseau hydrographique comprend:

- Deux fleuves puissants ( le Sénégal et la Gambie)

- La Casamance

- Des vallées mortes ; le Ferlo , Saloum et le Sine

En gros sur le plan physique, le Sénégal est un pays facile , habitable et aménageable sans difficultés majeures.

2) Les populations sénégalaises

Le Sénégal compte actuellement plus de sept millions d’habitants d’après des estimations digne de foi.

Inégalement repartie sur le territoire national, cette population est laborieuse disciplinée ardente au travail.

C’est une population dynamique (taux de croissance naturel voisin de 2.6 %) en majorité composée de jeunes:

- Les moins de 15 ans (42%) sont plus de 3 millions 

- Les moins de 20 ans dépassent les 50%

Cette population est très réceptive et assimilée avec facilité.

3) Les ressources naturelles

Sur le plan des ressources du sol et du sous sol, le Sénégal est vraiment favorisé par la nature. Dans tous les domaines agricole, pastoral, halieutique, minier et énergétique, il possède toutes les richesses qui font les pays économiquement puissants.

Si actuellement cela ne parait pas évident c’est que ceux qui font les recherches et ceux qui utilisent les résultats de ces recherches, ne mettent en exergue que ce qui les intéressent. Il suffit pourtant de faire un petit tour au service des mines et de la géologie qui abrite actuellement le Ministère du Développement Industriel et d’être un peu curieux pour ce qui est des ressources minières.

Globalement le Sénégal a des possibilités et une revue rapide va nous permettre de faire le point. 

A. Les ressources du sol : (agriculture, foret, élevage, pêche)

Le Sénégal est plaine riche aux sols fertiles dont la vocation agricole est certaine -150.000 km2 (soit 15 millions d ha) sur un total de 210000 km2 peuvent être mis en culture. Seules quelques hauteurs du Sénégal Oriental et les forets qui sont à respecter sortent du domaine agricole.

Notons cependant que le bassin arachidier (70 000 km2 soit 7 millions ha, 1/3 du territoire national) sur lequel 15000 km2 soit 1.5 million ha sont consacré à l’arachide, présente ds signes de fatigue, à cause de cette monoculture pratiquée sans arrêt depuis 150 ans.

Mais le point de non-retour n’est pas encore atteint et un reprise en main vigoureuse pourra stopper le danger qui pourra stopper le danger qui menace les terres du centre ouest et du Ferlo. 

En attendant il faut protéger et exploiter rationnellement les zones encore vivantes : Casamance, Sénégal oriental, Vallée du fleuve Sine Saloum, Sud région de Diourbel et Thies , Niayes, vallée fossiles, qui peuvent porter les récoltes plus que suffisantes pour nourrir les populations sénégalaises

a) Ressources agricoles

Dans le domaine agricole proprement dit, il existe des produits variés.

Les céréales : les principales céréales actuellement cultivées au Sénégal et qui sont capables d’avoir une forte une forte extension si une priorité est donnée, sont :

- Le mil et le sorgho 73600 tonnes produites en 1981, sur 1 100 000 ha.

- Le riz : cultivé en basse Casamance, dans le Sine Saloum et dans le delta du Fleuve, actuellement 100 000 tonnes pour une production de 150 000 tonnes alors que le Sénégal importe actuellement plus de 300 000 tonnes. En donnant la priorité à cette denrée dont la consommation augmente sans cesse et qui est cultivable dans toute la Casamance et dans le Sénégal orientale (irrigation ou sous pluie pour ses deux régions) et dans la vallée du fleuve (irrigation) une production avoisinant le million de tonne peut être atteinte rapidement.

- Le mais : s’adapte très bien aux conditions de la Casamance du Sénégal Oriental et du Fleuve. Il est une bonne nourriture pour l’homme et un élément essentiel de l’élevage intensif. Sa production n’est qu à 70 000 tonnes mais pouvait atteindre les chiffres élevés si par exemple on spécialisait de la vallée de la Falémé a cette culture.

- Signalons une autre céréale le Fonio connu surtout dans le département de Kédougou qui en produit annuellement 60 000 tonnes environ.

Les légumineuses et les tubercules

- L’arachides est la principale légumineuse actuellement cultivée au Sénégal. Elle domine pour le moment toute l’économie nationale et les 40 à 50 milliards de f CFA de revenu qu’elle procure en année favorable conditionnent la survie de 7 millions de sénégalais. Cette somme ( qui est inférieur au chiffre d’affaire d’un petite entreprise Européenne) et qui peut chuter gravement en année défavorable est l’objectif dérisoire pour lequel on mobilise annuellement tout un peuple. 

L’arachide est cultivé sur un million ha et sa production oscille autour de 900 000 en bonne année ( en 1980 elle est tombée à 200 mil tonnes). Cette année (81) elle a atteint 687mil tonnes sans compter les 65000 tonnes de sélectionnés reservés aux semences soit un total de 750000 tonnes environ.

- Le Niébé: riches en protéine. Culture de contre saison. Actuellement 25000 tonnes par an  sa production pourra facilement augmenter et ce produit peut servir d’ appoint pour équilibrer l’alimentation notamment dans les zones centrales pauvres en poissons.

- Le manioc : intéressant car à l’abri des criquets élément énergetique (glucidique) de haute valeur facile à cultiver. Actuellement, 250 000 tonnes annuellement.

- Signalions la patate et le Beref.

Les cultures maraîchères surtout dans les Niayes du cap vert et de la région de Thiès et les bas fond de la région de Diourbel et de Louga. Tonnage ne cesse de croître : 150 à 250 000 tonnes : Pomme de terre oignons chou tomate etc…

Dans ce secteur un effort particulier doit être fait pour la pomme de terre car une production suffisante de ce produit pourrait protéger de la famine.

Culture fruitière surtout mangues, accessoirement ananas et bananes en Casamance 

Cultures diverses

- Arachide de bouche

- Coton (50 000 tonnes en 1981) surtout au Sénégal oriental, Sine Saloum , Casamance (Vélingara)

b) Les ressources de la forêt :

Le domaine forestier classé occupe 39000 km2 soit 18.6% du territoire national. Il s’agit d’une forêt de savane qui donne en plus de son rôle dans la plus pluviométrique et la protection de la nature .

- Du bois (et du charbon de bois)

- De la Gomme arabique (5000 tonnes) surtout dans le Ferlo et la région du fleuve

L’extension de la foret (au 1/4 au moins de la superficie du territoire), sa protection et son développement doivent être une priorité majeur.

c) Le ressources de l’élevage

L’élevage est un secteur important de l’économie nationale. Le Sénégal possèdent des pâturages importante pendant l’hivernage et l’introduction systématiques des tourteaux et du mais ( dans la production sera développer) comme l’aliment du bétail permettrait d’avoir des résultats extraordinaires.

En attendant malgré les méthodes archaiques utilisés le Sénégal possède:

- Bovins : 3 millions de têtes (2855000 au dernier recensement) 

- Ovins et caprins 3 500 000 têtes, 

- Chevaux 250 000, 

- Ânes 230 000, 

- Porcins 300 000, 

- Chameaux 10 0000, 

- Volaille 10 millions. 

L’élevage et pratiquée dans toutes les régions

Les ressources de la pêche :

Dans le domaine de la pêche le Sénégal est particulièrement favorisé par la nature. Son plateau continental baigné par les eaux constamment renouvellés du fait des courants (courant des Canaries et contre chaud équatorial et de la remontée d’eau froide semi profonde qui permettent l’existence permanente du plancton nécessaire au développement de la faune aquatique . 

Cette particularité fait que la cote sénégalaise soit un des plus poissonneuse ( sinon la plus poissonneuse).

A coté de la mer proprement dite, il faut signaler les estuaires du Saloum et de la Casamance riches surtout en huîtres et crevettes et eaux intérieures ( Sénégal, Gambie Falémé, Casamance).

400 000 tonnes de poissons peut-être plus (car il y a beaucoup de bateaux pirates) sont extraites chaque année des eaux maritimes sénégalaises.

En conclusion les ressources halieutiques du Sénégal sont considérables et c’est cette aubaine qui explique la présence de l’Armada des chalutiers et autres bateaux spécialisés qui encombre le port de Dakar.

Cette richesse qui a une valeur inestimable doit être protéger par tous les moyens.
En résumé, les données de ce sous chapitre on voit que le Sénégal dispose de productions de bases agricoles et animales capables de fournir à sa population une nourriture riche et varié et un habillement correct ; sans importation aucune.

B. Les ressources du sous sol

Ce chapitre concentre les ressources à finalité véritablement industrielle qui se regroupent en ressources énergétiques et ressources minérales.

a) Ressources énergétiques

L’énergie est le moteur de l’industrie donc de l’industrialisation. Un pays sans ressource énergétique ne sera jamais un pays industriel autonome.

Le Sénégal heureusement en et bien pourvu : l’énergie éolienne produit par les vents et l’énergie solaire encore expérimentales ne seront citées que pour mémoire. Elles ne sont d’ailleurs pas produites du sous-sol.

La tourbe : la tourbe est u charbon quaternaire donc actuel qui a un pouvoir calorifique voisin de celui du bois et de la caque d’arachide, mais qui a l’avantage d’exister naturellement dans le sous-sol.

Des amas considérables de tourbe, presque à fleur de terre, s’accumulent dans toute la région des Niayes (coté nord) dans le delta du fleuve jusqu'à Rosso Sénégal, dans le bassin de la Casamance jusqu'à Diana Malari. Des concentrations intéressantes et faciles à exploiter existent à Kahone (près de Kalolack), Ross Béthio, Ziguinchor. L’extraction de la tourbe permettra la production économique de l’électricité dans des centrales thermiques

Le lignite :le lignite est un charbon tertiaire donc plus évolué que la tourbe et partant plus riche, ayant un pouvoir calorifique plus élevé et qui existe en couches continues dans le bassin sédimentaire du Sénégal c’est-à-dire pratiquement dans tout le quadrilatère limité par l’embouchure du Sénégal, Dembakné, Médina Gounass (département de Velingara). 

Des gîtes privilégiés, à couches épaisses, peu profondes, étendues, exploitables à ciel ouvert se trouvent à Diourbel, Khourmbacke, Kolobane , Pout, Thiès, Leona, Potou (près De Louga) Thiaméne Et Boulal.

Ce lignite très intéressant et qui est très abondant au Sénégal permettra non seulement la production de l’énergie électrique (centrale thermique) mais peut être le point de départ d’une indurtrie chimique (produits organiques) et siderurgique(coke de lignite dans les bas fourneaux pour la fabrication de la fonte).

La houille : charbon encore plus agé primaire ou secondaire(probablement secondaire dans le cas du sénégal) pouvoir calorifique encore plus élévé. Production de chaleur d’electricité thermique, utilisation dans l’industrie chimique et dans la sidérurgie.

Le Sénégal possède de très beaux  gisements dans la partie nord occidentale du département de Mbacké (triangle Ngébou Falla, Kanene, Lougoul) un peu à l’Ouest de Missira.

Cette découverte a évidemment une importance capital car une puissante industrie pourra être édifiée en plein coeur du pays et forcera la décentralisation.

Le pétrole et le gaz naturel

L’existence est très fortes quantités de pétrole et de gaz naturel au Sénégal n’est un mystère pour personne. Des recherches déjà anciennes ont mis en évidence dans le bassin sédimentaire c’est-à-dire pratiquement dans les ¾ du territoire national des réserves considérables d’hydrocarbures .

Entre 2500 à 3000 m en général on trouve dans le grès à 20% de porosité du gaz méthane émulsionné dans le de l’eau (forage de Thénaba, forage de Nébé près de Diourbel, forage de Balandine (Bignona).

Entre 3000 et 4000 m du pétrole liquide de très bonne qualité, sur des épaisseurs intéressantes qui n’a rien a voir avec le fameux pétrole off-Shore que je ne cite que pour être complet. 

Des réserves de énormes à Dakar (Hann, Bargny, Nottogouuye Diama, Nébé, Thiénaba et surement ailleurs dans plusieurs points du bassin sédimentaire.

Tout le monde connait l’importance du pétrole dans les domaines c’est pourquoi je n’insiste pas.

A côté du pétrole il y a les calcaires et schistes bitumeux (Mbao, Sangalkame)

Uranium : point de départ de l’énergie nucléaire existe en quantités importantes dans le massif de Saraya (Est de kedougou).

Energie hydro-électrique : (non minérale classé ici par commodité)

Les grands fleuves (Sénégal et son affluent la Falamé) la Gambie( sur son cour moyen et ses affluents de Niériko et le Niokolokoba ) recèlent un potentiel hydro- électrique extrémement important. Les études sont parcellaires mais d’ores et déjà des sites intéressants ont été inventoriés.

Sur le Senegal : 

- Diama, prévu uniquement pour l’irrigation, mais une centrale de basse chute peut être incorporée.

- Bakel : lac de retenue d’une capacité de 5 milliard m3 facile à aménager, 500 millions de kw/h .

Sur la falémé : 

- Sénodebou 300 millions de kw/h

- Saissatou puissance installable 20000 kw production 104 millions de kw/h

- Moussala puissance installable 20 000 kw/h production possible 175 millions de kw/h

Sur la gambie : 

- Sambagalou  : puissance 24.200 kw production 600 millions de kw/h

- Mako : puissance 50000 kw production 400 millions de kw/h

- Kékriti : puissance 40000 kw production 300 millions de kw/h

Sur le Niokolokoba : puissance 25.000 kw production 100 millions de kw/h (site située au nord de niokolokoba)

Sur le nieko : Salglou 25 000 kw 80 millions kw/h soit au total un potentiel de (étudié de 2.7 milliards de kw/h

La Sénélec en 1980 avait une puissance installée de 284 00 kw et une production de 635 778 000 kw/h.

b) Les ressources minérales

1) Le fer : est l’élément de base de l’industrialisation lourde. C’est le métal le plus indispensable à la vie moderne. Il constitue la matièere premire de toutes les machines. L’industrie clef ; celle sans laquelle les autres ne pourraient se developper faute de machines. 

La richesse en minéral du fer du Sénégal est un fait assez connu des Sénégalais puisque la propagande officielle en parle souvent. Il existe effectivement des gisements très importants de ce métal dans plusieurs régions du territoire national.

Les principaux sont : 

- Les gisement de fer de la Falémé : situé sur la rive occidentale de cette rivière ils sont constitués par une succession de collines ferrugineuses dominant la plaine comme des Iceberg et s’échelonnant du Sud au nord- sud 65 km. Ce sont les monts Koudékourous, bandadji, Kouourdiako, karakaène.

Les réserves de ce gisement sont estimées à 3 milliards de tonnes dont 600 millions très riches (plus de 65%) pourront être directement utiliser dans les hauts fourneaux pour la fabrication de la fonte.

- Les gisements de fer de Seminti : au confluent de la Gambie et du Niokoloba avec une forte extension géographique. Des études incomplètes l'estime à environ un milliard de tonnes.

- Les gisements de fer de Kéniéba : rive orientale de la Falémé à l’est de Kidira tres intéressant. Amas de fer en très grande quantités se prolongeant vers le Mali.

- Gisement de fer de Gandon : (près de Ndar ) constitué par un minerai pulvérulent de 40 à 50% de teneur, de forte puissance (plusieurs dizaines de metres d’épaisseur). Il s’agit d’un gisement sédimentaire semblant avoir une large ère géographique dont le minerai est facile à extraire et à travailler.

- Gisements ferrifères divers : plusieurs indices de minérai de fer ont été trouvés dans plusieurs points du Sénégal et une prospection plus poussé mettra en evidence sans aucun doute des réserves d’envergures.

2) Les autres métaux usuels : 

- L’aluminium : est u métal a peu près inaltérable à l’air, le plus léger des métaux usuels, très employé : ustensiles, construction aéronautique, cycles automobiles, matériel chemin de fer, construction électrique (transport de force). L’aluminium, existe au Sénégal sous force de 2 minerais .
    . Le bauxite en amas puissants dans toutes les collines Bassaris (Kédougou)

    . Les phosphates d’alumine que nous reverrons avec les phosphates constituent un minerai double d’aluminium et de phosphore. Il existe en tonnages énormes sur le plateau de Thiès ; quadrilatère Tivaouane, Thiénaba, Pout , Ngékhokh, sur une épaisseur dépassant souvent 20 mètres)

Les réserves s’estiment en dizaines de milliards de tonnes, puisque le seul petit gisement de Pallo ( Lam lam) contient 200 millions de tonnes.

Ce minéral n’existe qu’au Sénégal et il peut être le point de départ d’une industrialisation gigantesque intéressant, l’aluminium, le phosphore, les engrais phosphatés.

Le cuivre : intéressant pour les appareils électriques et les lignes de transport d’énergie : gisement important près de Bakel et au Nord du Mako.

Existent également (surtout au Sénégal oriental) du manganèse de l’etain du plomb, du molybdène, lithium, chrome, tungstene , titane de zircon( dans les sables noires de Bargny, Joal, Djifèere (embouchure du saloum) Diogué (emboouchure Casamance) )

3) Autres minéraux ; 

Le diamant ( industriel et de Joallerie) au sud de kédougou et dans la moyenne vallée de la Falémé.

L’or autour de Mango (Gambie) et Saissoutou (Falémé).

Dans le bassin Kouloun Tabaty en quantité importante puisque l’on parle de plusieurs centaines de tonnes de réserves. ( le gramme d’or coûte 3500 à 4000 f CFA.

L’importance de l’or sur le plan monétaire est connue et sons exploitation rationnelle permettra de garantir une éventuelle monnaie nationale.

Le graphite 

Le mercure

4) Substances utiles

Argile : en quantité inépuisable dans la vallée du Sénégal et sur le plateau de Thiès (surtout sous forme d’attapulgite) . Fabrication briques cuites, tuiles etc…

Calcaire et marnes partout dans le bassin sédimentaire, ligne de Colline de Aeré Lao à Kanel, Yang Yang, pour la fabrication du ciment, comme pierre de construction (pierre de Rufisque) - Gypse marbres (montagne entières) a Ibel. -  Grés – ardoise (toits) près de Kédougou), le sel marin (salin de kaolack).

Les phosphates : l’existences des phosphates du Sénégal est connue même du grand public à cause des phosphates de Taiba

Le Sénégal est un des pays du ponde les plus riches en phosphates. Tout le bassin sédimentaire c’est-à-dire les ¾ du pays contiennent du phosphate. Il existe deux variétés :

- Phosphate d’alumine (cf paragraphe réservé à l’aluminium)

- Phosphates de calcium : c’est actuellement la principal richesse du Sénégal avec l’arachide et le poisson.

Les réserves sont colossales et inépuisables parce qu’il y en a partout (cf cartes) il ne serait pas étonnant quand toutes les études seront faites que le que le Sénégal soit le pays le plus riche du monde de ce produit.

En dehors de Taiba et de Tobène 200 millions de tonnes calculées, des gisements qui dépassent Taiba existent à Guéoul, Mékhé, Ziguichor Kaolack, Thiès évidemment, Linguère, Kanel, Thilone, Kolda.

Les phosphates de calcium servent à la fabrication d’engrais phosphates nécessaires à l’agriculture et peuvent être le point de départ d’une industrie du phosphore.

Cette revue analytique des possibilités du Sénégal, montre que pour ce pays, la base matérielle de l’industrialisation est assurée dans les domaines.

III - Les conditions préliminaires de l’industrialisation du Sénégal

Le chapitre II a mis en évidence toutes les potentialités du Sénégal. Il reste maintenant, en partant de ces éléments statistiques, à promouvoir une dynamique  utilisant et intégrant ces éléments pour obtenir une profonde mutation.

Auparavant, pour que les changement soit possible, il faut en créer les conditions par une préparation minutieuse. 

Ces conditions se situent à plusieurs niveaux : 

- Conditions politiques, 

- Conditions sociales, 

- Conditions économiques, 

- Conditions financières

1) Les conditions politiques

Ce sont les premières à assurer dans le temps, car d’elles que dépendent les autres et tout le reste.

a) La première condition politique à réaliser est la souveraineté nationale pleine et entière

En l’absence d’un pouvoir fixant les priorités et privilégiant constamment les intèrêts nationaux, aucun démarrage ne sera possible. Il faut donc tout être les vrais maîtres à bord. 

b) La seconde condition est la mise sur pied d’un appareil étatique solide et efficace, composé en totalité de nationaux intégrés ayant un sens élevé de l’intérêt général

c) La troisième condition est l’édification d’une organisation politique fortement structurée omniprésente mobilisatrice, qui seule en pays sous-développés est à même de mettre en mouvement les masses chloroformées par une longue nuit coloniale et néocoloniale.

2) Condition sociale 

a) La première condition sociale est la refonte des structures sociales. Une nouvelle société basée sur des rapports nouveaux liquidant le féodalisme et les séquelles du colonialisme, est la seule capable de créer une dynamique nouvelle. 

Cette restructuration est obligatoire si l’on veut obtenir un changement des attitudes et des mentalités.

b) La deuxième conditions sociales est la mise place d’un système éducatif préparant les mutations et l’application d’une politique sanitaire moderne protégeant les corps. 

c) La troisième condition sociale est le développement jusque dans les masses les plus profondes d'un esprit de curiosité et d’observation s’intéressant à l’organisation, à la science et à la technologie et d’un esprit de créativité et d’initiative s’appuyant sur une pratique quotidienne et tout azimut. 

3) Les conditions économiques :

Une nouvelle orientation économique doit être donnée : L’économie de traite encore en vigueur doit être liquidée totalement et les bases d’une économie nouvelle visant la satisfaction des besoins et la recherche du plein emploi doivent être mis en place. 

Les circuits d’échange doivent être modifié et le commerce interrégional favorisé.

4) Condition financière : 

Dans les domaines financier deux reformes fondamentale doivent réaliser dès le départ 

a) La création d’une monnaie nationale est une obligation initiale à tout développement 

Cette création permet d’abord de partir d’une base solide, indispensable a une évolution logique. Même si des difficultés et des résistances doivent être rencontrées cela ne doit pas faire reculer cette échéance qui est d’ailleurs une conséquence logique de la souveraineté.

Par ailleurs seule la création d’une monnaie nationale permettra l’accumulation locale des capitaux : plus value de la production intérieure ou afflux venus de l’extérieur, revenus tirés des exportations, dons et prêts qui annuellement ne profitaient qu’à la banque de France.

Si une monnaie nationale n’est pas créée il est illusoire de parler de la suite. 

b) L’organisation de l’épargne intérieure et du crédit :

- Il faut développer l’esprit d’épargne en luttant contre les gaspillages. 

- Faire comprendre les mécanismes élémentaires qui règlent la vie financière

- Centraliser les économies réalisées dans des fonds régionaux et des caisses locales, à créer jusqu'au niveau des villages. 

- Mettre en place des établissements bancaires très spécialisées et très décentralisées.

Ces conditions préliminaires seront réalisées au cours d’une période transitoire pendant laquelle le pragmatisme doit être de vigueur.

III. Conduite de l’industrialisation du Sénégal

Apres avoir fait l’inventaire des possibilités du Sénégal dans tous les domaines et précisé les conditions qu’il faut pour permettre le changement de cap, il faut maintenant savoir quelle stratégie suivre pour mettre le train sur les rails et assurer sa progression.

Cette stratégie doit partir d’une évidence : malgré ses potentialités énormes le Sénégal a des moyens très limités et une expérience industrielle nulle. C’est pourquoi le processus de mise en valeur doit être mené méthodiquement et pas à pas : l’édification de complexe successif concentrant les moyens dans les zones géographiques les plus favorisées parait être le chemin le plus adapté aux conditions du Sénégal :

- Le sud-est étant un véritable accident géologique (Katanga Sénégalais)) avec des richesses minérales abondantes et variées et possédant en plus de l’énergie hydroélectrique en grande quantité avec des sites faciles a aménager, l’effort initial d’industrialisation doit porter sur cette région.

- Le cap vert concentrant actuellement les ¾ du potentiel sénégalais dans tous les domaines doit profiter de la deuxième priorité dés que l’édification du premier complexe (Gambie-Falémé) a permis d’avoir une base de départ solide.

- Le complexe du Baol et du Cayor suivront. En même temps ou ultérieurement seront édifiés les pôles industrielles et mises en place des infrastructures centrales de liaisons.

1) Le complexe Gambie Falémé 

C’est le premier qui doit être réalisé pour plusieurs raisons : 

- La richesse exceptionnelle de cette région en énergie hydroélectrique et en minerais 

- L’existence de potentialité agricole considérable liée à la terre riche, à une pluviométrie abondante et à la possibilité d’irrigation (200 000 ha rien qu’avec le barrage de Kékréti).

- La nécessité de commencer par l’industrie métallurgique qui conditionne le développement des autres industries

a) Les potentialités : 

- Richesse agricole et animale importante

- Gisement de fer de la Falémé

- Les autres ressources minérales

- Abondance de l’eau

- Présence des forets 
- L’énergie hydroélectrique

b) points d’appui initiaux

- Barrage hydroélectrique de kékréti

-Cimenterie d’Ibel fondé sur les marbres

- Ville administratif de Kédougou avec quelques industries de transformation

- Centre métallurgique de bétakili sur la Falémé s 'articulant sur : 

  •  la mine de fer exploitant le gisement de Koudé kourouas  
  • une batterie de bas fourneau de type Tysland hole de 10000kw utilisant comme fondant la dolomie qui existe localement et comme réducteur le charbon de bois à fabriquer sur place, avant que le complexe du Baol ne puisse produire du coque de lignite.
  • une aciérie électrique ( le graphite local servira de fabrication des électrodes)
    une unité de laminage et de tréfilage.

c) infrastructures de liaison de liaison

  • ligne de haute tension (400 000 volts) partant du barrage de Kékréti et passant par Salémata, Ibel, Banda Fassi, Kédougou, Toubacouta, Medina Baffe Betakili- Senegal, sur la Falémé.
  • Chemin de fer de 2 m de large partant du port de kékréti situé en aval du barrage et longeant la ligne de haute tension
  • Des routes

d) Exploitation parallèle : 

  • diamant 
  • or
  • marbre
  • ardoise
  • cuivre 

e) Evolution 

Étoffer progressivement le complexe.

2) Les complexes industriels du cap vert

Comprenant:

a) Des consortiums regroupant les entreprises similaires situées dans la région et intégrant rationnellement les éléments actuels de la poussière industrielle, de la conurbation du cap vert.

b) Un complexe métallurgique traitant le fer de la Falémé évacué par le fleuve Gambie et comprenant : 

- Un centre sidérurgique

- Des usines de construction mécanique ( automobile construction navale)

- Un complexe chimique utilisant: 

  • le pétrole 
  • les phosphates électrique et électronique exploitant rationnellement ces industries de pointe

3) le complexe industriel du Baol 

Potentialités : 

- Ressources agricoles importantes : mil, arachide, manioc, niébé, culture maraîchère, produits d’élevage,

- Ressources minérales: calcaires et marnes (à fleur de terre à Bambey), phosphate et calcium localisés dans plusieurs gisements (lignite à Diourbel, Khourmbacké)

- Gaz naturel et pétrole (forage et Nébé)

- Charbon (gisement de Ngébou Fall 

Points d’appui initiaux 

  • Mine de charbon de Ngébou Fall avec central électrique thermique chauffé au charbon
  • Cimenterie de Bambey basé sur les marnes et le calcaire à ciel ouvert
  • Centrale Electrique de Nébé (gaz)
  • Raffinerie de pétrole de Nébé 
  • Construction mécanique (matériaux agricoles) et électrique,
  • Industries de transformation alimentaire a Diourbel

Infrastructure de liaison

  • Chemin de fer de 2 m de large (troisième rail complétant le système qui il existe actuellement)  unissant Bambey, Diourbel, Ndoulo, Ngébou Fall.
  • La ligne de haute tension (400 000 volts au moins) reliant les centres industriels initiaux.
  • Routes

Evolution

Le complexe sera progressivement étoffé et reliée aux autres complexes et pôles.

4) Le complexe industriel du Cayor

Qui intéresse en gros le département de Thiès et Tivaouane :

Potentialités

- Ressources agricoles : mil et sorgho, arachide, cultures maraîchères, produits d’élevage, poissons ( Cayar)

- Ressources minérales : gaz naturel et pétrole de Thiénéba, Notto Gouye Diama, lignite de Thiès et de Pout, calcaire un peu partout, phosphate de calcium aux mêmes endroits que les phosphates de calcium (Thiès, Notto, Fandène Cherif lô, Taiba Tobène), phosphate d’alumine : aux même endroits que le phosphate de calcium plus Pallo,Titane et Zirco sur plusieurs points de la plage, Attapulgique un peu partout, Sel marin

Point d’appui initiaux

  • Raffinerie de pétrole a la Notto Gaouye Diama 
  • Cimenterie à Pout (calcaire, marne et lignite localment)
  • Usine de super phosphate de Thiénaba 
  • Engrais azoté à Pout (calcaire lignite par Nitrogénation du carbure de calcium
  • Centrale électrique au gaz de Thiènaba 
  • Briqueterie de forte capacité 
  • Édification d’une agglomération industrielle a Thiès avec Industries mécaniques matérielle de chemin fer, camion, avion, ; Industries alimentaires; Industrie diverses nécessaires à la vie 

Infrastructures de liaisons

  • Voie ferrées de 2 m de large (2 m d’écartement) au début 3° rail doublant le réseau actuelle, se raccordant au réseau du Cap Vert et au réseau du Baol
  • Autoroute à 4 voies (Dakar, Thies , Thienaba jusqu'à Diourbel) dans une première phase

Evolution

- Diversification et création progressive des nouveaux centres industrielles

- Renforcement des rapport avec les complexe voisin

5) Les pôles industriels :

a) Pôle industriel de Ziguinchor 

Ziguinchor présente beaucoup d’atouts

Potentialités

- Déjà grande ville, métropole régionale, peuplées de près de 100 000 habitant possédant 

-Un port bien aménagé en eau profonde . 

- Capital d’une région riche et active sur le plan agricole (riz, arachide) et forestier

- Ressources halieutiques intéressantes ( poissons et crustacés)

- Ressources minérales importante : lignite phosphate, tourbe sur le site même de Ziguinchor 

Point d’appui : 

  • Centrale électrique de grande puissance brûlant  tourbe ou lignite
  • Industries alimentaires (rizerie, conserverie de poissons et de crustacés)
    Industries de Bois : exploitant les richesses locales

b) Pôle industriel de Kaolack :

Egalement beaucoup d’atouts

Potentialités 

- Déjà grande ville, métropole régionale, peuplée de près de 100 000 habitant

-Grand port d’estuaire bien aménagé en eau profonde 

- Capital d’une région riche et active sur le plan agricole (riz, arachide) et forestier
Ressources halieutiques intéressantes (poissons et crustacés)

- Elevage actif

- Ressources minérales : phosphate sel marin, tourbe de Kahone

Point d’appui :

  •  Centrale au tourbe
  •  Industrie alimentaire 
  • Industrie chimique partant du sel marin, de la tourbe et des phosphates

c) Pôle industriel Bakel : 

Potentialités :

- Port sur fleuve Sénégal qui peut devenir navigable en toute saison 

- Barrage de bakel, possibilité d’irrigation de 200 00 ha, 

- Energie hydroélectrique de 500 millions de km/h, lac de retenu de 5 milliard de m3, 

- Fer, Cuivre Chrome a coté

Points d’appui :

  •  Centrale hydroélectrique,
  • Centre métallurgique pour aciers spéciaux,
  •  industries mécaniques,

AUTRES VILLES INDUSTRIELLES POSSIBLES : KOLDA TAMBACOUNDA KIDIRA DANGANA GALOYA

6) les infrastructures centrales de liaison 

Ces infrastructures d’importance nationale, vont lier entre eux les différents complexes, pôles et villes pour faire du Sénégal industriel un tout cohérent et structuré.

Il y aura principalement : des voies de navigables, chemin de fer ayant 2 m d’écartement ( 3 m ou plus ultérieurement), des autoroutes et des routes nationales, des lignes de transport d’énergie électrique.

a) Voies navigables : 

Les fleuves Sénégal et Falémé navigables de Ndar à Saissoutou:

  •  Canalisation des marigots de Doué et de Bosséa, 
  • Canalisation de la Falémé en amont de Saissoutou, 

Gambie navigable de Banjul à Kédougou avec: 

  • Canal de navigation au niveau du barrage de kékréti ;
  •  Canal Gambie Falémé suivant en partie de Niokolokoba

b) Chemin de fer 

Voie ferré en grand écartement (2 m) comprenant : 

  • Ligne Dakar – Rufisque, Thies –Diourbel, Tambacounda , Kékréti rejoingnant la ligne du complexe Gambie - Falémé : Kékréti, Kédougou, Bétakili
  • Ligne Niourbel, Ndoulo, Nguébou fall, Darou mousti, Thiamène, Dagana
  • Ligne directe Tamba – Bakel a travers le boundou,
  • Ligne Ziguichor – kékreti par kolda.

c) Ligne haute tension : 

400 000 volts au moins en longeant les voies ferrées centrales.

d) Routes goudronnées 

  • Autoroutes à 4 voies Dakar Diourbel, à deux voies Diourbel – Tambacounda.
  •  Routes de 9 m reliant les pôles et villes industriels. 
  • Routes de 6 m quadrillant tout le territoire national.

Evolution 

Ce réseau sera progressivement renforcé et complété

IV. Comment trouver les moyens de démarrage de l’industrialisation du Sénégal

Les deux premiers chapitres de cette étude ont fait l’inventaire des possibilités du Sénégal dans tous les domaines.

Le troisième et quatrième chapitres ont conçu et mis au point un schéma théorique d’action devant servir e fil conducteur au processus d’industrialisation.

Il reste maintenant le coup de pouce, l’énergie initiale qui mettra en branle le mouvement. C’est l’objet de ce chapitre.

Pour démarrer il faut des moyens de trois ordres : moyens financiers, moyens technologiques, moyens humains.

1) Moyens humains 

Pour les moyens humains il ne se pose aucun problème. Le Sénégal a une population nombreuse, vivante en pleine progression, intelligente et capable d’assimiler n’importe quelle technique ou innovation. Le passé récent et le présent sont identifiants sur ce plan : des ingénieurs des techniciens des spécialiste de la gestion, chôment ou sont inemployés.

Ce qui manque c’est un pouvoir politique compétant, ayant une connaissance approfondie des vraies problèmes du Sénégal, et capable d’orienter dans le sens qu’il faut la formation des cadres et des spécialistes.

Les moyens humains peuvent donc être trouvé et facilement.

2) Les moyens technologiques

Les moyens technologiques sont constitués par les machines et les matériaux nécessaires à la constructions des installations initiales. Ces machines et ces matériaux mise à part le ciment qui est produit à Bargny, sont sur le marché internationale et seront trouvés si les moyens financiers existent. 

3) Les moyens financiers

L’ambiance financière actuelle du Sénégal : endettement colossal, subventions et aides extérieures demandées pour le moindre investissement peut faire croire que l’impasse dans ce domaine est irréductible.

 Il suffirait cependant d’un petit effort d’imagination, se nourrissant d’une connaissance solide des possibilités nationales et s’appuyant sur une compréhension des mécanismes financiers pour trouver une solution à ces problèmes.

Pour trouver les moyens financiers il faut : 

1) D'abord et avant tout une monnaie nationale

2) Organiser l’épargne des sénégalais et mettre en place un système rationnel de crédit

Ces deux points on était examiné au chapitre 3 de cet étude et un article spéciale développera la question de la monnaie

3) L’exploitation des le départ même d’une façon artisanale des réserves d’or et de diamant du Sénégal oriental.

L’exploitation de ses deux minéraux qui existent en quantité important n’exigeant pas d’investissement élevé et les populations ont déjà une expériences pour ce travail : localement pour l'or et à l’extérieure pour le diamant. 

La vente de l’or et diamant sur le marché financier international permettra la constitution d’un stock de devise qui payeront les importations et consolideront la monnaie nationale

4) Une autre source de capitaux sera assurée par la vente à l’étranger de produits existants en grandes quantités au Sénégal tels les phosphates et les minerais de fer.

Les réserves de phosphates et de fer sont inépuisables et ses produits ont une bonne cote sur le marché international : les revenus tirés de cette vente pourront financier la plupart des projets initiaux d’industrialisation

Dans certains cas le système de troc (échange direct entre produits sénégalais et machines et matériaux étrangers) pourra être appliquer.

Dans tous les cas les moyens financiers seront trouvés sur les ressources sénégalais propres. 

Au terme de cette étude que j’ai voulu détaillée pour pouvoir cerner tous les aspects, je crois avoir montré que le Sénégal n’est pas un pays pauvre et que le Sénégal a des ressources dans tous les domaines et qu’il pet devenir un grand pays industriel en s’appuyant sur ses richesses et en comptant sur l’ingéniosité et l’ardeur du travail de ses populations. 

En cette année 1982 le peuple Sénégalais est seulement au début de sa prise de conscience prises. Mais personnellement, j’ai la conviction profonde que cette attitude se fortifiera et que lentement peut être, mais sûrement le Sénégal émergera et deviendra un pays riche et puissant.

Docteur Oumar Wone, Juin 1982



Le Sénégal peut devenir un grand pays industriel
Docteur Oumar Wone 1 juin 1982
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Pourquoi une monnaie nationale?