Quelques propositions pour le décollage économique du Sénégal

Conférence animé par le Docteur Oumar Wone au relais route de Ouakam le 25/07/2010

Conférence animé par le Docteur Oumar Wone au relais route de Ouakam le 25/07/2010, dans le cadre du cycle de conférence "EspaceGauche" initié par le Comité National Préparatoire de la Conférence Nationale de la gauche (CPN/CNG). 


INTRODUCTION

Mesdames, Mademoiselle Messieurs

Pour introduire cette conférence publique intitulée quelques propositions pour le décollage économique du Sénégal, je vais d’abord donner des définitions et répondre à des questions.

- Qu’est-ce que l’économie et quelle est son importance ?

- Qu’est-ce le décollage économique ?

- Qu’est-ce le Sénégal ?

D’aprés le dictionnaire Hachette (le dictionnaire de notre temps), l’économie est l’ensemble des faits relatifs à la production, à la circulation et à la consommation des richesses dans un pays. Cette définition nous fait comprendre l’importance de l’économie dans la vie d’une nation. Un pays est territoire et une population. La population qui vit sur ce territoire doit trouver sur place tout ce qu’il lui faut pour vivre, se développer et s’épanouir. Les richesses tirées de ce territoire par le travail des hommes qui l’habitent fourniront les nourritures, permettront la construction des logements, procureront les moyens pour une bonne éducation, pour la protection efficace de la santé et pour développement des activités sociales et culturelles.

Sans une richesse nationale propre, il est impossible de construire et d’entretenir des chemins de fer, des barrages, des routes, des hôpitaux, des écoles, des théâtres. 

L’économie est la clef de voûte du développement d’un pays. 

Un pays qui veut avancer doit édifier une économie forte.

Voila la réponse à la 1ère question

Pour la 2ème question, le même dictionnaire Hachette indique que le décollage économique traduction de l’anglais « Take off » est le moment du développement d’un pays duquel on considère que celui –ci a quitté le niveau sous développé. C’est donc le point de passage entre sous développement et développement.

Le sous développement est le marasme que nous vivons actuellement : misère, sous alimentation, promiscuité, chômage, ignorance, maladies endémiques, mortalité générale et infantile. Le sous développement est un immobilisme entraînant régression et involution. 

Pour devenir développé, il faut nécessairement le décollage « Take off » qui permettra de franchir le seuil entre les deux états sous développement et développement. Ce n’est qu’avec le développement que notre pays aura une évolution normale et humaine permettant la résolution de tous nos maux.

Troisième question : Qu’est-ce que le Sénégal ?

Le Sénégal est un Etat situé à la pointe centre occidentale de l’Afrique. Sa superficie est d’environ 210 000 km2. Il s’agit d’une plaine uniforme, largement ouverte sur l’océan atlantique se projetant comme une proéminence avec 700 km de côte, présentant un puissant coude au niveau la presqu'ile du Cap Vert et une large échancrure au niveau de l’estuaire du fleuve Gambie.

Plaine en général basse sauf dans l’angle sud est où les monts Bassaris (250 m) présentant quelques reliefs cuirassés. Le point culminant du Sénégal est actuellement à 581 m sur la frontière avec la Guinée.

La structure géologique du Sénégal présente deux aspects nettement différencie séparée par une ligne : Dembankané - Tambacounda - vallée de la Koulountou : 

- à l’est les terrains anciens 

- à l’ouest, les terrains sédimentaires

Le climat du Sénégal dans l’ensemble doux, comprend 04 types :

- Le type sahélien (régions de Saint Louis, Matam, Louga) : chaud et sec

- Le type soudanais (Diourbel, Sine Saloum, boundou) : chaud et humide

- Le type guinées (Ziguinchor, Kolda, Kédougou)  très pluvieux

- Le type sub canarien influencé par les alizés (région côtière surtout Niayes), Ndar, Thiès, Dakar Côté centrale autour de Mbour

Pour les détails de la pluviométrie voir « Doomu reew mi » N°3 article sur la désertification.

Le réseau hydrographique comprend les fleuves suivants : 

- le Sénégal 1700 km (avec la Falémé 650 m)

-  et la Gambie, 

- la Casamance 

- des vallées mortes : Ferlo, Sine Saloum

Sur le plan humain, la population du Sénégal est actuellement de 12 millions, 15 millions si on ajoute la diaspora. Cette population est inégalement répartie sur le territoire national.

La région de Dakar avec 500 km2 a 5 millions d’habitants. Au niveau de Dakar et sa banlieue, c'est à dire au niveau de l'ensemble englobant les département de Dakar et Pikine, la concentration est encore plus forte.

D'après les estimations faites en 2009, ce territoire avec une superficie de 200 km2 soit le millième du Sénégal, abrite un population de 3 750 000 soit environ 1/3 environ de la population du pays. Il est souhaitable et urgent de corriger cette état de fait.

Après la région de Dakar, la région de Diourbel a la densité de population la plus forte et Touba avec 1 million 200 est la deuxième métropole du Sénégal.

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, 

après cette longue introduction qui était nécessaire pour bien camper le sujet, le corps de la conférence va s’articuler en 03 parties :

- Première partie : les conditions préliminaires nécessaires pour le décollage économique

- Deuxième partie : les étapes du décollage

- Troisième partie : les moyens permettant le décollage


PREMIÈRE PARTIE- CONDITIONS PRÉLIMINAIRES POUR LE DÉCOLLAGE ECONOMIQUE

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, 

nous comprenons tous que dans le contexte que nous vivons actuellement, ce n’est pas la rhétorique sur les agrégats économiques, le taux de croissance, ou le pays émergent qui va faire disparaître le sous développement.

Le sous développement est mal général, bien sûr économique et social mais aussi psychologique.

Et dans le cas du Sénégal, il faut, pour espérer un quelconque décollage trois conditions préliminaires :

- Un homosenegalensis libéré de ses complexes ;

- Un Sénégal totalement maître de son destin ;

- Une nation sénégalaise dynamique et fière.

1) Le sénégalais actuel est complexé par l’action de trois mystifications créées par les étrangers et consolidées par leurs suppôts locaux.

La première mystification est « historique », on prétend que le Sénégal est un pays sans histoire avec un grand H, c’est à dire un pays sans passé historique. Pour les français, l’histoire du Sénégal, c’est la ligne Faidherbe, Blaise Diagne, Ngalandou Ndiouf, Lamine Guèye, Senghor, Abdou Diouf, Ablaye Wade. Et pour eux, en dehors de ce tracé, c’est le néant.

Et pourtant, l’empire du Tékrour qui date du premier siècle du premier millénaire a existé bien avant la dynastie Mérovingienne inaugurée par Clauvis 1er vers la fin du cinquième siècle.

L’empire du Tékrour occupait le delta et la moyenne vallée du fleuve Sénégal et englobait les territoires actuels du Waalo, du Fouta, du Djolof, du Cayor, du Baol, au Sénégal; du Trazza et du Brachna en Mauritanie.

Le Tékrour avait une économie florissante au moment où la Gaulle était sous domination romaine. Le Tékrour était habité par les Wolofs, les Sérères et les Peulhs.

La deuxième mystification est géographique

Elle prétend que le Sénégal est pauvre. Le 2 ème numéro de « Doomu reew mi » annexé à ce texte écrit est là pour détruire complètement cette assertion. 

La troisième mystification est « ethnique »  ou « ethnologique ».

Elle dit que le nègre est sous un homme qui restera éternellement confiné dans le sous développement. Pourtant, la première civilisation après le déluge est l’Egypte. Et l’Egypte est africaine et nègre. Nos détracteurs reconnaissent par ailleurs que le berceau de l’humanité est l’Afrique noire. Il est clair qu’il a fallu un certain degré de civilisation pour permettre la survie et le développement de ce premier noyau humain.

 La destruction de ces mystifications libérera l’homosenegalensis de ses complexes. Je crois avoir démoli quelque peu ces théories racistes échafaudées pour briser nos réflexes qui nous font accepter la domination étrangère.

2) L’éradication de la domination étrangère est justement la deuxième condition préliminaire pour le décollage. Il est clair que si nous sommes colonisés, si nous ne sommes pas les maîtres de notre destin, il est illusoire de penser à un quelconque décollage. Si nous vous voulons sortir de notre sous développement, il nous faut être les maîtres de notre pays, être les maîtres de richesses de notre pays, être le maître de nos finances.

3) L’homosenegalensis libéré de ses complexes et un Sénégal souverain favoriseront la formation de la nation sénégalaise et une nation dynamique et fière est la troisième condition préliminaire nécessaire au décollage économique.

Tous les pays qui se sont développés l’ont fait dans le cadre d’une nation. La cohabitation, la communauté d’intérêts, le développement sur un même état d’un idéal patriotique qui galvanise les esprits, et canalise les énergies a une grande importance pour brise le carcan du sous développement.

Au total, donc il faut pour évoluer vers le décollage économique :

- Un homosenegalensis libéré de ses complexes,

- Un Sénégal souverain

- Une nation sénégalaise forte.

Une fois ces conditions réalisées, il nous savoir comment sur le plan pratique, réaliser scientifiquement le décollage. 

Pour réaliser le décollage, il faut organiser méthodiquement les étapes et fixer avec rigueur les priorités. Ce découpage est évidemment théoriques car en fait, les étapes se chevauchent, s’imbriquent et se télescopent mais pour la clarté de l’exposé, il est nécessaire d’avoir un schéma directeur qui se condense en points focaux.

DEUXIÈME PARTIE : LES ÉTAPES DU DÉCOLLAGE ECONOMIQUE

Les étapes du décollage que je préconise sont :

- la première étape est la maîtrise de l’eau, le reboisement intensif et l’aménagement du territoire ;

- la deuxième qui d’ailleurs a commencé depuis la première est l’introduction et le développement de l’agriculture irriguée, le développement de l’énergie hydroélectrique et la réorganisation du secteur agricole.

- troisième étape : exploitation de nos richesses minières et minérales, édification de l’industrie de base, réorganisation du secteur industriel.

A. MAÎTRISE DE L’EAU, REBOISEMENT INTENSIF ET AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, 

notre pays est un pays sahélien, c'est-à-dire situé à la limite Sud du Sahara qui est le plus grand désert de la planète.

Comme nous le savons tous, l’eau est avec l’oxygène, l’élément le plus nécessaire à la vie. Un pays désertique ne peut pas être un grand pays. La Libye et L’Arabie Saoudite, malgré leur richesse énorme en pétrole ne seront jamais des pays développés. Sans eau, il est impossible d’avoir une agriculture et l’agriculture est la base de tout développement économique. 

Sans eau, l’industrialisation est impossible et au Sénégal depuis 1966, la sécheresse est endémique et la famine menace plusieurs régions de notre pays. Que faire pour maîtriser l’eau et lutter contre la désertification ?

Depuis 1982, dans un article publié dans le numéro N°3 de « DOMMU REEW MI »( organe central du PPS), j’ai tiré la sonnette d’alarme et proposé des solutions. J’avais déjà dit qu’il était encore possible d’éviter la "Saharisation" du Sénégal par l’aménagement de nos fleuves et rivières. 

La chance que nous avons est que ces fleuves et existent encore et nous pouvons en les aménageant sauver le Sénégal et même la Mauritanie et le Mali.

Que faut-il faire?

Il faut: 

- Construire des barrages partout où cela est possible sur les fleuves, rivières et leurs affluents ;

- Construire des lacs de retenue pour la régularisation des cours d’eau

- Construire des lacs réservoirs pour conserver l’eau et l’utiliser pour l’irrigation

Cette maîtrise de l’eau sera complétée immédiatement par un reboisement intensif avec l’eucalyptus sur les parties humides et le prosopis sur les parties moins humides et le KAD (Acacia Albida) partout surtout dans les zones agricoles.

L’augmentation des surfaces liquidiennes sur le plan continental associée au reboisement ramèneront les pluies, feront reculer le désert et permettront une agriculture plus pérenne.

Avec les barrages et le reboisement, l’aménagement intégral du territoire national sera entrepris

B. DEUXIÈME ETAPE

Cette étape a déjà commencé avec la première étape.

Elle intéresse :

- Le développement de l'agriculture irriguée

- La production de l’énergie hydroélectrique

- La réorganisation du secteur agricole

Le Sénégal étant actuellement dans sa majeure partie un pays semi-désertique, la pratique de l’irrigation dans l’agriculture est inévitable si nous nous voulons survivre. L’agriculture irriguée est possible dans toutes les zones du Sénégal, mais elle est surtout nécessaire dans le Walo (delta du Sénégal), Fouta (moyenne vallée du fleuve Sénégal, Djoloff (Ferlo et ses affluents revitalisés) Baol, Sine Saloum, Boundou. Avec les barrages et les lacs de retenue, les aménagements hydro agricoles par gravitation et non par pompage seront faits.

C’est la seule façon pour assurer notre sécurité alimentaire.

Les barrages qui ont permis l’agriculture irriguée assurent également la production de l’énergie hydroélectrique.

Le Sénégal possède un potentiel hydroélectrique énorme sans rentrer dans les détails (les détails sont faits dans le numéro 2 de « DOOMU REEW MI »). 

Retenons que la puissance hydroélectrique qui a été inventoriée et étudiée est de 2 millions de KW et la production possible pourrait être de 15 milliards de KWH. A terme, avec la mise en fonctionnement de tous les aménagements hydro électriques, la production peut atteindre 50 milliards KWH.

Pour mémoire, la production actuelle de l’électricité du Sénégal est 1 Milliard 820 648 mille 600 KWH (1 820 648 600 KWH) et la puissance installée était de 330 000 KWH en 2006.

Cette quantité très importante d’énergie électrique non seulement fera oublier les délestages que nous vivons actuellement, mais aussi permettra l’électrification de tout le pays et le développement du secteur industriel.

Parallèlement à ces innovations structurantes qui changeront complètement le visage de notre pays, il faut réorganiser tout le secteur agricole :

- La culture de l’arachide sera maintenue dans ses limites actuelles et tout sera fait pour augmenter sa productivité ;

- La culture des céréales nécessaires à notre alimentation : riz, mil, maïs seront favorisées par l’augmentation des surfaces et des rendements ;

- Accroître la production du manioc, de la pomme de terre, patate, niébé, qui ont un grand intérêt comme complément alimentaire.

- Réorganiser et moderniser l’élevage 

- Redynamiser et protéger le sous secteur de la pêche

C. TROISIÈME ETAPE

- Exploitation de nos ressources minières et minérales

- Édification de l’industrie de base

- Réorganisation du secteur industriel actuel

Dans la première partie de mon exposé au sujet de la mystification que j’ai dénommé la mystification « géographique », j’ai montré l’importance des ressources minières et minérales au Sénégal.

Pour le décollage, il faut s’appuyer sur les richesses connues, les plus inventoriées et pour lesquelles, des études de faisabilité ont été faites. C'est le cas pour :

- Les phosphates de Calcium de Taïba et de Tobène, ICS, sont exploités depuis 1960. Il faut contrôler et orienter cette exploitation vers les intérêts de notre pays.

- Les phosphates d’alumine de lam lam

- Les cimenteries existent : SOCOCIM (Rufisque) et Cimenterie du Sahel (Kirène), Il faut juste les contrôler et construire de grandes usines uniquement avec les industriels nationaux à Kadam et à Sarène où ils existent de grands gisements de calcaire et de marbe.

- Les mines de fer de la Falémé (MIFERSO). sur les barrages Falémé.

- Les phosphates de Matam  (120 millions de tonnes )

- Les mines d’or de Sabodala

A côté de ces exploitations industrielles, organiser surtout avec les jeunes , les petites entreprises artisanales pour exploiter les mines de diamant au Sénégal oriental

L’exploitation des mines par un pays a une grande importance car contrairement à l’agriculture, elle n’est pas perturbée par les aléas climatiques, on peut s’appuyer sur elles et envisager en tablant sur leur plus value.

Enfin parallèlement à l’édification de l’industrialisation de base, il faut réorganiser le secteur industriel actuel:

- Délocaliser les industries de Dakar vers les villes de l’intérieur;

- Favoriser l’implantation de nouvelles usines dans les régions de l’intérieur;

- Soutenir les industriels nationaux et compléter leur formation théorique et pratique ;

- Empêcher l’exportation de produits agricoles bruts afin d’assurer leur transformation industrielle localement;

- Favoriser la création de sociétés industrielles mixtes avec des entreprises étrangères en privilégiant l’intérêt national ;

- Créer des zones de développement industriel et des pôles industriels ;

- Organiser et développer l’artisanat;

Ce sont là des propositions que je formule pour notre décollage. L’exposé n’est pas évidemment exhaustif et dans les réponses à d’éventuelles questions, je serais plus précis et plus disert.

Mais avant d’arriver aux débats, je vais d’abord répondre à la question que vous êtes tous pressés de me poser : comment et où trouver les moyens pour réussir notre mutation.

TROISIÈME PARTIE : LES MOYENS PERMETTANT LE DÉCOLLAGE

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, 

pour assurer notre décollage, il faut en ce qui concerne les moyens :

1. Optimiser les moyens actuels ;

2. Encourager l’épargne et orienter l’épargne vers le financement de l’économie ;

3. Bien gérer les profits tirés de l’exploitation de nos ressources minières et les concentrer sur les investissements structurants.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Le Sénégal, malgré sa situation présente de pays sous développé peut en améliorant son organisation fiscale, trouver suffisamment de ressources financières au niveau de son budget. Le budget qui est actuellement de 1600 milliards peut atteindre 5000 milliards voire 10 000 à 15 000 si l’assiette fiscale est élargie et atteint les richissimes intouchables qui font actuellement légion : entreprises étrangères qui contournent allègrement le fisc, les employés des sociétés étrangères qui ne payent pas d’impôts. Les tricheurs, les voleurs et toute une frange de nantis qui échappent à tout contrôle. Le budget d’état peut donc être fortement grossi et par une épargne budgétaire bien gérée, des moyens importants peuvent être trouvés pour les investissements de base.

Par ailleurs, l’Etat possède un patrimoine qui recèle des richesses potentielles.
L’Etat perçoit des aides et des subventions, l’ensemble de ces possibilités, forment un pactole important d’une grande utilité.

A côté de l’Etat, il y’ a le secteur privé national qui a commencé à se développer et qui en plus de son expertise et de son expérience possède un capital matériel et financier non négligeable.

Sont disponibles également toutes les richesses illicites accumulées par les étrangers et les apatrides locaux respectivement depuis des siècles et des décennies.

Nous voyons donc que les moyens ne manquent pas et qu’il suffit d’une volonté politique affirmée pour trouver une solution à nos problèmes.

La volonté politique peut également permettre la formation d’une épargne nationale consistante localement et chez les expatriés sénégalais. Le sénégalais, malgré sa pauvreté relative n’est pas un misérable. Une bonne sensibilisation peut atténuer son esprit dépensier et un réseau serré de banques populaires bien gérées pourra canaliser une masse importante d’argent qui sera utile pour le décollage.

Une autre source de capitaux proviendra des bénéfices obtenus par l’exploitation de nos ressources minières. Notre pays a un potentiel minier très important : phosphates, fer, cuivre, or, marbre, étain, diamant, pétrole et gaz comme je l’ai indiqué plus haut. 

L’exploitation des mines ne présente pas d’aléas comme les exploitations agricoles. 

Actuellement dans la plupart des cas, l’importance des gisements est connue. Un simple calcul permettra une prévision précise sur laquelle on peut tabler pour évaluer l’importance du disponible financier qui sera généré. 

Nous voyons donc que les moyens matériels pour notre décollage existent. Mais en plus de ces moyens, pour atteindre nos objectifs, il faut :

- Une volonté politique comme je l’ai indique plus haut ;

- Mais également une planification scientifique et une mobilisation nationale pour souder les énergies.

Avec la conjonction de tous ces éléments, notre décollage se fera « inchallah » dans de bonnes conditions.

CONCLUSION

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Me voici arrivé à la fin de mon exposé qui n’est en fait qu’une introduction à nos débats qui vont commencer incessamment. En tant que sénégalais, en tant que patriote sénégalais intéressé au plus haut point par les problèmes du Sénégal, j’ai voulu montrer que notre pays n’est pas un pays maudit. 

Nos anciens patrons, toujours présents d’ailleurs chez nous et leurs alliés locaux prétendent que le Sénégal est un pays pauvre, que notre peuple est arriéré et incapable, que nous sommes condamnés pour l’éternité à végéter dans le sous développement. 

Personnellement, je suis convaincu que nous allons fermer bientôt la honteuse parenthèse coloniale et que le Sénégal alors reprendra sa marche en avant avec fierté et brillera avec intensité dans le firmament des nations

JE VOUS REMERCIE

Dakar le 20/072010

Modérateur : Demba Moussa Dembélé

Conférencier Docteur Oumar Wone


Quelques propositions pour le décollage économique du Sénégal
Docteur Oumar Wone 25 juillet 2010
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Hommage au Docteur Oumar WONE